LES BUDGETS COMMUNAUX PEUVENT-ILS ETRE SENSIBLES AU GENRE ? LE RESEAU DES FEMMES ELUES COMMUNALES (REFECOM) POSE LES PREMIERS JALONS.
L’Association des Communes du Burundi (ACO-BURUNDI) à travers le Réseau des Femmes Elues Communales (REFECOM) voudrait accompagner les communes burundaises à la mise en œuvre de l’approche « budgétisation sensible au genre. »
Ainsi, du 20 au 22 juillet 2022, le Réseau des Femmes Elues Locales a organisé un atelier de formation des formateurs sur cette approche à l’endroit des femmes représentantes provinciales du REFECOM. Les membres des autres organes de l’ACO-BURUNDI ont été invités à prendre part à cette formation. Il s’agit des membres du Comité Exécutif et des représentants provinciaux de l’ACO-BURUNDI Cette formation s’est déroulée au chef- lieu de la province Gitega, Capitale Politique du Burundi.
Le but de cette formation était de constituer un pool de formateurs qui avaient comme mission de répliquer les connaissances acquises auprès des élus et fonctionnaires communaux directement impliqués dans la planification, la préparation et l’exécution des budgets communaux. Une fois ces acteurs communaux formés, ils seront appelés à tenir effectivement compte de la dimension genre dans toutes les phases de planification, d’élaboration et d’exécution des budgets des communes. De ce fait, la formation était surtout orientée vers la compréhension du concept « genre » et de l’approche « budgétisation sensible au genre ». Cette formation a été dispensée par Madame BARANKARIZA Spès-Caritas, experte en genre.
D’entrée de jeu, la consultante a retracé le contexte historique qui a donné naissance au concept de genre. Elle a expliqué à ce propos que ce concept prend origine dans les mouvements féministes consécutifs de la révolution industrielle du XIXème siècle en Occident qui a éveillé les consciences des femmes sur les inégalités de traitement dont elles faisaient objet (salaires inférieurs à ceux des hommes, déni du droit de vote pour les femmes, etc). Dans le fil de ce raisonnement, elle a expliqué que le mot genre est un néologisme issu du mot anglais « gender », signifiant « discrimination basée sur le sexe »
Afin de mieux expliciter les notions de sexe et de genre, Madame BARANKARIZA Spès-Caritas a indiqué aux participants que le sexe renvoie à tout ce qui est biologique (exemple : la femme conçoit, met au monde et allaite un enfant), tandis que le genre renvoie aux rôles « attribués » aux hommes et aux femmes en fonction du contexte socio-culturel de chaque pays ou communauté. Elle a tenu à préciser que les rôles du genre évoluent dans le temps et dans l’espace, tandis que ceux liés au sexe sont naturels, biologiques, innés et immuables quel que soit le contexte considéré.
Au niveau de la budgétisation sensible au genre proprement dite, la consultante a expliqué cette approche consiste en priorisation des projets communaux et en élaboration des budgets en fonction de leur impact sur les femmes et les hommes dans leur vécu quotidien, en considérant leurs besoins spécifiques au sein de la société.
Il s’agit concrètement de se poser la question de savoir si le budget a des impacts directs sur la vie des hommes et des femmes. Il est aussi pertinent de savoir si tel budget élaboré contribue à réduire les inégalités entre hommes et femmes ou si au contraire il les accentue.
Bref, l’approche budgétisation sensible au genre permet une prise en compte systématique des besoins et des intérêts des femmes et des hommes dans le processus de budgétisation qui commence par la priorisation des projets communaux et l’affection bugétaire.
En complément à ce support théorique sur cette approche, les participants ont eu des exercices pratiques qui leur ont permis de mieux comprendre l’approche. Cela leur servira également de base à la conduite de la sensibilisation des cadres et élus communaux sur la budgétisation sensible au genre.